Traditional History and Political Change Among the Matengo of Tanzania

Traditional History and Political Change Among the Matengo of Tanzania

Harry W. Basehart

Introduction
During the period of British colonial control of the former mandated territory of Tanganyika, political activity among the Matengo of the extreme south-western part of the country was characterized by opposition and conflict between two chiefly dynasties of the tribe. The issue on which the contending parties focused was that of the legitimacy of conflicting claims to the office of paramount chief. Both dynasties made use of versions of traditional history to support their claims to rulership. In this paper I propose to discuss the major features of these contrasting traditional histories and examine their significance for the understanding of aspects of political conflict and change in Umatengo during the colonial regime.
Résumé
HISTOIRE TRADITIONNELLE ET CHANGEMENT POLITIQUE PARMI LES MATENGO DE TANZANIE
L'activité politique chez les Matengo du Sud-Ouest de la Tanzanie pendant la période coloniale britannique fut marquée par le conflit entre deux Dynasties quant aux droits aux fonctions de chef suprême de la tribu. La légitimité des prétentions des parties se disputant une position politique supérieure s'appuyait sur les différentes versions de leur histoire traditionnelle; dans cet article ces récits traditionnels sont résumés et leur signification examinée pour l'analyse du conflit politique et de son évolution.
Les Matengo, de parler Bantu, occupent les hautes terres aboutissant aux escarpements du lac Nyasa dans l'extrême sud-ouest de Tanzanie. Ce sont des cultivateurs industrieux et compétents qui pratiquent une forme intensive de culture de subsistance. Le système politique, récemment encore, était un système hiérarchique; il s'appuyait sur l'autorite d'un chef suprême, de 3 chefs subordonnés, et de plusieurs chefs de niveaux inférieurs.
L'histoire traditionnelle de la dynastie qui a fourni les chefs suprêmes des Matengo fait ressortir le rôle de chefs ancestraux de cette ligne agnatique, qui ont repoussé une série d'invasions venant de l'est. Les exploits de Makita I, chef dynastique au moment du conflit avec les Ngoni du District de Songea, sont relatés en détail. Les processus politiques engendrés tantôt par une alliance périodique, tantôt par une opposition aux Ngoni, menèrent à la consolidation d'une structure hierarchique d'autorité antérieure à l'établissement du contrôle germanique au Tanganika. La société Matengo, ainsi décrite dans les récits des descendants de la dynastie regnante, était caractérisée par des distinctions établies entre la position sociale et la fonction politique. La légitimité des souverains était justifiée par le succès militaire de leurs ancêtres et par leur capacité à unir les groupes hétérogènes de la région montagneuse en opposition avec les étrangers envahisseurs.
La version de la tradition présentée par une seconde dynastie Matengo pour étayer ses revendications à la souveraineté s'appuyait sur une base radicalement différente. L'organisation politique traditionnelle est ici conceptualisée comme non-hiérarchique, comprenant une collectivité de groupes patrilinéaires souverains et autonomes. Chaque groupe représentait les descendants d'un aïteul commun qui était son chef incontesté. Le seul élément hiérarchique consistait dans la reconnaissance d'un occupant originel d'une aire comme ‘propriétaire de la terre’, les nouveaux arrivants devant se subordonner à lui.
Durant la période coloniale, ces versions opposées de l'histoire constituaient d'importants facteurs dans la lutte pour le pouvoir entre les dynasties concurrentes. En fin de compte, ces années de conflit politique eurent pour résultat un réalignement structural du pouvoir chez les Umatengo; bien que la seconde dynastie ne réussît pas à faire reconnaître son droit à la souveraineté, les administrations coloniales autorisèrent la création d'une chefferie additionnelle, la fonction étant allouée au successeur légitime de la dynastie.
Harry W. Basehart. Professor of Anthropology, University of New Mexico, Albuquerque, New Mexico; Editor,Southwestern Journal of Anthropology.
Footnotes
1 A brief version of this paper was read at the joint meeting of the Southwestern Anthropological Association and American Ethnological Society at Tucson, Arizona, in April 1971. Research among the Matengo in 1963 was made possible through the generous support of the U.S. National Science Foundation, Grant GS 25. I am grateful to Stanley Newman and Keith Basso for helpful comments on the paper, and wish also to acknowledge the contributions of my field assistants Liborius Mbunda, Eliya Mung'ong'o, and the late Benedict Kihuru.